La billetique et l’open payment

La thématique de la billetique et de l’Open Payment a été l’objet de la plénière EESTEL du 10 décembre 2019, et a fait l’objet de trois présentations :

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Thierry Spanjaard,

Expert EESTEL, propos introductifs,
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Stéphanie Angely,

GIE CB, Open Payment,
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Michel Dancygier,

Thales Revenue Collection Systems.

Thierry Spanjaard : introduction à l’Open Payment

Pour le règlement du transport, les systèmes à base de tokens ou de tickets ne sont plus adaptés du fait de leur rigidité tarifaire et de leur coût d’émission. Aujourd’hui, les règles de paiement des transports sont complexes et contraintes du fait de la multiplicité et imbrication des acteurs (opérateurs et autorités régulatrices), la complexité des structures tarifaires, et des utilisateurs ou usagers ayant des besoins différents. Les utilisateurs réguliers souhaitent une expérience utilisateur fluide, tarification et moyens de paiements adaptés, alors que les utilisateurs occasionnels conduisent à l’acceptation d’une grande variété de moyens de paiement, qui rend obligatoire la gestion des espèces.

L’évolution vers l’Open Payment est motivée par la réduction du coût du ticketing et le souhait d’apporter plus de flexibilité́ aux utilisateurs, en particulier pour l’utilisateur occasionnel. En revanche, le passage d’un modèle prépayé à post payé a pour conséquence la perte du flottant pour l’opérateur (tickets non encore utilisés ou qui ne le seront jamais).

Le premier grand opérateur de transport à passer à l’Open Payment a été TfL (Transport for London). Le projet a été lancé dans les bus en 2012 puis généralisé à tous les modes de transport en 2014. Le paiement avec carte Oyster reste dominant (14 millions de taps par jour vs. 2 millions pour EMV). L’opérateur e enregistré une baisse du coût du ticketing, et mis en évidence la nécessaire cohabitation entre plusieurs systèmes de paiement : l’Open Payment ne peut être la seule solution pour l’usager.

Stephanie Angély, GIE CB : Open payment

Il convient de bien distinguer :
la dématérialisation du titre de transport et le paiement du titre de transport avec sa carte bancaire sur les valideurs des réseaux de transport.

L’Open Payment correspond au deuxième cas avec toutefois deux situations à considérer :

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Montant connu : Paiement sans contact à l’entrée sur valideur. Il s’agit en fait d’un paiement sans contact commerçant avec application des règles usuelles (plafond 30 euros ..etc. ..).

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Montant variable : La carte est présentée en entrée et sortie. Open Payment strico sensu – application des règles Open-payment définies par CB.

Le GIE CB a élaboré un référentiel fonctionnel et technique « MPA Transport » traitant les transactions CB et des autres schémas publié en 2017. Celui-ci inclut :

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Prise en compte des spécificités liées à l’absence de temps réel ou de connectivité.
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Facturation en post paiement dans la limite de 7 jours ou 30 euros.
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Garantie de paiement partielle en cas de fraude.
La validation de la carte se fait sans écriture dans la carte ce qui implique l’adaptation des modalités de contrôle. Dans le bus, le contrôle peut se faire par lecture du valideur. Dans le métro, le valideur remonte l’information sur des serveurs ; ces serveurs sont interrogés par les contrôleurs.
Les premiers pilotes ont eu lieu en T1/2018. Ils ont mis en évidence la bonne adaptation de la solution en particulier pour les utilisateurs occasionnels car on élimine l’attente au guichet.

Michel Dancygier, Thales Revenue Collection Systems : Automatic Fare Collection Systems

Les solutions dites « Media Centric « consistent en l’écriture des droits à voyage sur le billet (Media). En ce cas, le contrôle du valideur est réalisé localement (écriture dans le media), le temps de transaction est inférieur à 300 ms, et on peut avoir un modèle prépayé.

La billetique est caractérisée par un grand nombre de form factors : ticket, cartes, wearables … et émulation sur smartphone. L’interopérabilité entre équipements et media billetiques est définie dans le standards CEN TS 16794.

Aujourd’hui, Visa et Mastercard poussent pour l’usage de carte EMV dans la billettique.

Il convient de bien distinguer :

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Know Fare Model (KFM): transaction de type paiement sans contact.
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Variable Fare Model (VFM): le droit de passage n’est pas connu à l’avance. L’usage doit valider en entrée et sortie.
Globalement on passe d’un modèle prépayé à un modèle post-payé. La carte EMV est à la fois l’identifiant du voyageur (grâce à laquelle il est possible de calculer son tarif) et son moyen de paiement.
Les difficultés rencontrées lors de la mise en place de ces projets sont l’introduction des acteurs du paiement dans le monde du transport, les nouvelles certifications à prendre en compte : EMVCO, PCI-DSS, Certification des schémas de paiement, et la prise en compte d’un parc de cartes EMV hétérogènes parfois non utilisables : Authentification online obligatoire , refus d’autorisation à 0, lenteur d’exécution (ancienne cartes), demande d’une transaction contact ..etc …
Selon nos retours d’expérience : TfL est la principale référence. On peut noter également quelques références US qui ont mis en place des solutions basées sur des cartes EMV privatives. En France, Dijon a mis en place une solution sans contact de type commerçant.

En conclusion, toutes les consultations demandent le support du paiement sans contact EMV, et spécifient la cohabitation obligatoire avec les systèmes traditionnels « Media Centric ». Egalement, on peut noter, le souhait des opérateurs de ne pas dépendre des US, qui conduit à la prise en compte des schémas de paiement locaux.